Elle fait l’école buissonnière

En tout début d’année scolaire, l’institutrice de Poupette a convoqué tous les parents de la classe pour une réunion. Pas une réunion de parents tout à fait classique, pour le coup (et même si on était quand même tous assis sur des chaises de micro-nains)… elle tenait à nous présenter son projet de classe, son projet d’année : l’école buissonnière.

A priori, « faire l’école buissonnière », c’est « ne pas aller à l’école », ou plutôt « sécher les cours » ! Alors quand l’institutrice annonce que c’est son projet de l’année, je peux vous dire que de nombreux sourcils se sont froncés et que les têtes étaient plutôt dubitatives. Jusqu’à ce qu’elle nous en dise plus. L’école buissonnière de Madame Myriam, c’est une journée par semaine hors de l’école : au parc à quelques centaines de mètres de là, ou au bois de la commune voisine.

C’est ainsi que chaque mardi, depuis octobre, nos petites têtes blondes de 3e maternelle (5-6 ans) partent à l’aventure et font l’école buissonnière pour leur plus grand plaisir ! Ils découvrent ou redécouvrent la simplicité des choses de la nature, se reconnectent avec elle et apprennent tout en découvrant. Les apprentissages se font, exactement comme le programme de l’année l’impose, MAIS dans le contexte dans lequel ils évoluent : évolution des saisons et de la météo (car oui, ils sortent quel que soit le temps !), fonctionnement de la nature, des arbres, des fleurs, découverte des petites bêtes, mais aussi développement de leur capacité à appréhender l’espace qui les entoure, les formes, les couleurs, les nombres, les odeurs, les goûts…

Cette seule journée hebdomadaire est d’une incroyable richesse pour eux. Ma grande est toujours ravie de voir arriver le mardi. Cette nouvelle manière d’apprendre, au contact de la nature, l’a aussi beaucoup changée. Elle grandit, bien sûr. Elle apprend beaucoup et différemment. Elle intègre beaucoup mieux les choses quand elles sont vécues « sur le terrain ». C’est comme un apprentissage en profondeur. Et surtout elle a acquis en débrouillardise, en vocabulaire, en réflexion et en curiosité. Oui, les enfants sont curieux de nature… mais là, elle est devenue curieuse et interrogatrice de tout ce qui l’entoure. Elle pose de bonnes questions qui prouvent aussi qu’elle a des connaissances que l’on ignorait. Cela peut être fatiguant parfois, car contrairement à la maîtresse, Papa et Maman ne savent pas tout 🙂 Mais c’est aussi incroyablement enrichissant pour nous qui apprenons aussi des choses grâce à elle.

Bref, l’école buissonnière, une découverte comme une évidence. Elle devrait être d’office intégrée dans les programmes des classes de nos chérubins.
Madame la Ministre, si vous me lisez… 🙂

 


19 réflexions sur “Elle fait l’école buissonnière

  1. C’est sympa comme concept et ça permet aux enfants de voir autre chose que leur salle de classe. Je me souviens que j’avais une institutrice en CM1/CM2 qui faisait beaucoup de sorties avec nous et c’était vraiment chouette. Après je sais qu’avec les attentats du milieu des années 90 et ceux que nous avons vécut ces dernières années, c’est moins facile pour les instituteurs de sortir avec leurs classes, du moins pour ceux qui sont dans les grandes agglomérations. Quoiqu’il en soit je trouve que c’est une excellente initiative de la part de l’institutrice de ta fille de proposer ce genre de sorties aux enfants.

    Aimé par 1 personne

    1. Effectivement nous habitons dans un village, c’est forcément plus facile et moins dangereux… on mesure notre chance ! Malgré tout, avec la vie qu’on mène, on n’a pas toujours l’occasion de profiter de la nature qui nous entoure. Du coup, c’est bien que les enfants y soient conscientisés aussi via l’école 😊

      J’aime

  2. Mais cette idée est géniale! Après, concrètement, c’est quand même plus facile hors des grandes villes, car les risques en termes de sécurité ou de coûts sont sans doute plus faciles à gérer dans de petites villes… Mais cette idée en tout cas est géniale, c’est une chance!

    Aimé par 1 personne

    1. Oui forcément c’est beaucoup plus facile quand on habite dans un village à la campagne, comme nous ! C’est une richesse et un privilège dont on n’a pas toujours conscience… c’est bien que nos enfants soient reconnectés aux vraies choses de temps en temps, y compris via l’école !

      J’aime

  3. C’est top qu’ils puissent apprendre hors de leur classe.. Ici le mercredi ils font une activité en extérieur quand le temps s’y prête. Ils ont un potager dans l’enceinte de l’ecole et ils s’occupent de le cultiver. Juste à côté, ils peuvent observer des daims car il y a un grand espace vert. EN tout cas, C’est vraiment top pour ta grande ❤

    Aimé par 1 personne

  4. Je garde de supers souvenirs de ces sorties qu’organisait notre maîtresse en primaire! Ce n’était peut-etre pas toutes les semaines, mais je me souviens meme des mots appris ces jours, en observant la nature! C’est vraiment une super initiative et une chance pour ta petite!

    Aimé par 1 personne

  5. Je trouve ça tellement intelligent… C’est d’ailleurs un principe revendiqué dans beaucoup de pédagogies alternatives. Comment ouvrir nos enfants au monde, en les faisant sortir 1h par jours sur une cour bétonnée ? L’expérimentation, l’horizon, le toucher, sont des moteurs exceptionnels pour eux. Quelle chance d’être tombés sur cette maîtresse !

    Aimé par 1 personne

    1. Oh oui, on mesure notre chance, et j’ai la sensation que la Prem’s s’en rend compte aussi. Cette manière d’appréhender le monde qui les entoure est également bénéfique pour la cohésion de la classe. Ils sont peu nombreux, et très soudés ! C’est génial de les voir évoluer comme ça ensemble 🙂

      J’aime

    1. C’est tout à fait possible, il suffit de le vouloir (et d’un peu d’organisation, c’est vrai). Ici en l’occurrence, les parents sont mis à contribution chaque semaine selon un tour de rôle bien préétabli à l’avance avec l’institutrice. Là, je viens d’aller rechercher Poupette et 2 de ses copains au bois, d’ailleurs 🙂

      Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire