C’était il y a 3 semaines environ. Quelques jours avant ses 5 ans, notre grande fille a connu sa première vraie confrontation avec la mort. Celle de notre chat, de SON petit chat, son Olaf. Aussi triste qu’inattendue. Et quand on a 5 ans, la mort, c’est un peu abstrait. Et surtout, ça suscite beaucoup de questions… auxquelles on a apporté nos réponses, comme on pouvait !
Olaf le chat était arrivé chez nous il y a moins d’un an
Petit chaton aussi noir que le bonhomme de neige est blanc. Quelque peu farouche, mais particulièrement docile avec sa petite maîtresse (qui avait choisi son nom, of course !). Elle a passé des heures à le caresser ou à jouer avec lui. Un petit bonheur poilu qui avait toute sa place dans notre foyer.
Mais la vie en a décidé autrement…
Une péritonite foudroyante, contre laquelle il n’y a pas de vaccin et fatale chez les jeunes chats. Olaf a été pris en charge par la vétérinaire un matin, quand les filles étaient à l’école… Et vers 18h30, elle nous a appelés pour nous dire qu’il n’y avait plus d’espoir. On lui a demandé d’abréger ses souffrances.
Mais pour les filles, c’était l’heure du coucher, des belles histoires et des jolis rêves… trop brutal de leur annoncer à ce moment-là. Nous n’en avons pas eu le courage.
Mais le lendemain, nous n’avions plus le choix.
Il fallait lui dire la vérité
A 5 ans, on n’a pas encore été vraiment confronté à la mort, en principe. En en discutant autour de moi, certaines personnes m’avaient conseillé de lui dire qu’il était « parti ». Pour moi, c’était tout à fait hors de question ! Elle allait passer des jours à attendre qu’il revienne, alors qu’on savait qu’il ne reviendrait jamais. Et puis, qu’allait-elle penser quand on lui dirait que « Maman est partie pour le travail », par exemple ?
La vérité, donc. Mais en choisissant les mots. Et avec des références connues
« Ma chérie, Papa et moi, nous avons quelque chose à te dire. Quelque chose de triste, de pas très chouette… Tu sais, Olaf n’était pas très en forme ces derniers jours. Papa l’a emmené chez la vétérinaire, mais il était trop malade. Aucun médicament ne pouvait le sauver. Alors, il est mort… »
Inutile de vous dire à quel point cette annonce l’a bouleversée. Nous nous y attendions, mais pas à ce point. Elle a beaucoup pleuré. Et nous a posé énormément de questions.
« Qui l’a envoyé dans le ciel, alors ? » « Je ne le verrai plus jamais, c’est sûr ? » « Est-ce qu’il joue avec Cléa (le chien de Bonne-Maman et Bon-Papa) dans le ciel ? » « Moi aussi je peux tomber malade et que ce soit très grave ? » Et l’inévitable :
« Et vous, vous allez mourir aussi ? Mais qui seront mes parents alors ? »
C’est dur de devoir répondre à cette question, quand elle sort de la bouche d’une petite fille de 5 ans ! Mais si je n’ai qu’un seul conseil à donner, je le répéterai encore et encore : la vérité. D’abord parce qu’ils comprennent bien plus qu’on ne croit, quel que soit leur âge ! Et ensuite parce qu’ils ont une imagination qui peut parfois les emmener trop loin et qu’il faut canaliser, dans certaines circonstances.
On a décidé de ne pas la laisser dans le vague et de lui dire la vérité, aussi crue soit-elle. Oui, on mourra tous un jour, le plus tard possible bien entendu. On a dédramatisé l’inimaginable et tenté d’expliquer ce qui se passera quand ça arrivera. Et puis, on s’est confrontés nous-même à nos propres « croyances », on s’est dit en conclusion qu’on est tous sur Terre pour une bonne raison, qu’on ne sait pas de quoi sera fait demain, mais qu’il faut profiter d’être là tous ensemble pour s’aimer très très très très fort !
Je ne sais pas si c’était la bonne attitude à adopter, si on a choisi les bons mots et si on a répondu à toutes ses questions… Mais depuis ce jour, tous les soirs, Poupette nous souhaite une « bonne nuit. Et de jolis rêves d’Olaf… Parce que dans nos rêves, c’est magique, hein Maman : il est là pour toujours ! »
❤
Que c’est dur quand ils sont confrontés à la mort. Ici, sans y avoir été confrontée en direct, ma fille a eu une période d’angoisse énorme entre 4 et 5 ans concernant la mort et surtout la notre, celle de ses parents. Je pense que tu as eu la bonne attitude (nous avons eu la même), dire la vérité, pas trop crument mais sans laisser de faux espoirs.
J’espère qu’elle arrivera vite à passer à autre chose.
Plein de réconfort
Virginie
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Oui, la plupart des réactions sont bienveillantes quant à l’attitude qu’on a adoptée ! Merci à toi pour ton message. Depuis lors, elle en parle encore, mais de moins en moins (et avec moins de tristesse !). Je crois qu’elle a « passé » son 1er deuil !
Bises
Lau
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Je suis parfaitement d’accord avec toi, je crois qu’à ces moments là le plus important est de dire la vérité – pas crue, en l’adoucissant de petits détails, comme tu l’a fait – mais tourner autour du pot n’est pas une bonne solution car ils comprennent bien qu’il y a un truc, mais que personne ne répond à leurs questions. C’est un difficile apprentissage, mais il faut forcément le faire, et personnellement je trouve que c’est une bonne chose, aussi triste que ce soit, qu’elle ait pu l’appréhender en premier lieu avec un animal plutôt qu’avec une personne. Nous avons dû apprendre à ma fille la mort du chien de mes beaux parents, puis plus tard celle de son arrière grand père, et en procédant comme tu l’as fait, elle a trouvé réponse aux questions qu’elle s’est posée et a bien réussi à gérer ces moments là.
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Effectivement, aussi triste que ce soit, je préfère qu’elle ait eu l’expérience avec un animal d’abord ! Surtout que j’ai encore mes 4 grands-parents et que nous savons tous que dans les prochaines années, il y a de fortes probabilités que l’un nous quitte… La mort fait partie de la vie !
Bises
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Je pense que tu as eu parfaitement raison de lui dire la vérité (quel mauvais conseil de dire que le chat est parti !). J’imagine à quel point la perte d’Olaf a dû être dur pour ta fille. Pas facile d’être confrontée à la mort si jeune.
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Oui ça a été très difficile, mais le temps apaise le chagrin ! Maintenant, elle en parle plus légèrement déjà…
Merci pour ton message !
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Ton article m’a donné les larmes aux yeux. Justement je comptais faire un article concernant mon grand qui a connu le décès de ma mère, sa grand mère. Mais qu’importe que ce soit un animal ou un être humain, ça fait mal.. Pour moi tu as eu la bonne attitude. Je suis de ce style là, à dire la vérité à mes enfants. Certaines personnes pourraient penser que l’on tue l’imaginaire de nos enfants. C’est peut-être les faire grandir trop vite.. Mais je préfère être franche avec eux. Que petit Olaf repose en paix et que ta fille panse peu à peu la perte de son doux ami ❤
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Je n’ai pas encore lu ton article… j’ai un peu peur de pleurer justement ! Je suis très à fleur de peau sur le sujet, ayant perdu plusieurs membres de ma famille en peu de temps il y a quelques années ! Mais j’irai le lire quand même !
Je préfère être franche et leur dire la vérité aussi. La mort fait partie de la vie, et ils y sont parfois confrontés bien (trop) jeunes, mais leur mentir peut susciter des questions et des angoisses qui sont encore pires !
Gros bisous ma belle !
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Ici, j’évite soigneusement le sujet. J’espère qu’Alphonse se posera des questions quand on le saura hors de danger. Mais je partage ton approche et je pense que j’aurais eu la même, à circonstances égales
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Je te comprends à 100%, votre situation est toute particulière ! Merci de m’avoir lue… Je t’embrasse !
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Je crois que j’aurais réagi comme toi dans de telles circonstances. Ce n’est pas facile d’avoir ce genre de discussion et de mots avec nos enfants. Déjà parce qu’on a peur de leur voler leur innocence mais aussi parce que ça raisonne en nous d’une manière si particulière qu’on se rend encore plus compte que nous ne sommes pas éternels…
Doux rêves d’Olaf à ta puce qui j’espère a surmonté son chagrin 🙂
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Merci pour ton message ! Oui, il faut trouver les bons mots et effectivement, ce n’est pas facile. Mais le temps a déjà fait son travail… la douleur est moins vive pour elle et elle en parle plus librement. Gros bisous
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Mon dieu comme c’est difficile, la découverte de cette alterité… Mais je trouve que vous avez très bien réagi !
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Et oui… la mort fait partie de la vie, il n’y a pas d’âge pour cette première confrontation, aussi difficile soit-elle. Merci pour ton message ! Des bises
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J’aurais réagi tout à fait comme toi . Malheureusement l’année dernière nous avons perdu 2 chiens en 1 mois et demi de temps …. 1 mois après un autre de nos chiens à subi une lourde opération du dos assez loin de chez nous , et quand il a fallu annoncer à nos enfants que non finalement nous n’allons pas rentrer le soir même avec leur chien mais qu’il fallait le laisser encore la nuit , ça a été plus fort que moi , j’ai craqué et j’ai laissé ma maman leur expliquer .
Depuis chaque visite chez le vétérinaire se transforme en une tonne de questions , pas plus tard qu’hier pour une opération begnine. Les enfants sont bien plus intelligents que certains adultes parfois !
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2 en si peu de temps, c’est rude, effectivement ! Et ils comprennent tout, alors autant leur dire la vérité, même avec des mots soigneusement choisis ! Merci d’être passée par ici et d’y avoir déposé ton témoignage 🙂 Bises
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Pauvre petit chat
Tu as eu raison de lui expliquer sans lui cacher des choses. Souvent les enfants comprennent bien plus de choses qu’on ne le pense, ils ressentent les choses. C’est vrai qu’il faut bien choisir ses mots malgré tout et que souvent cela soulève d’autres questions.
J’ai aussi des animaux et je sais qu’en ayant adopté des animaux mon fils sera un jour confronté au deuil !!
Bisous
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C’est exactement ça : leur dire la vérité en choisissant les mots qu’ils comprennent. D’ailleurs, la grande a bien compris, mais pour la petite, c’est trop abstrait. Du coup, elle n’a ni question ni chagrin, car elle ne se rend pas encore compte de cette altérité. Je ne sais pas encore si nous allons reprendre un chat. On va attendre un peu, je pense… que ça vienne d’elles !
Bises
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