Il a suffi d’un regard entre elle et moi hier soir, dès qu’elle a posé le pied sur le sol de notre beau village. Le soleil était radieux, ses parents étaient heureux et souriants, ses amis étaient autour d’elle… et pourtant j’ai vu directement dans ses yeux que quelque chose n’allait pas.
La Prem’s est revenue de son deuxième camp nuton hier soir. Et depuis lors, elle est atteinte d’une maladie que son papa et moi connaissons très bien : le blues post-camp.
Le blues post-camp n’est pas bien grave, mais il est contagieux. En général, la plupart des petites têtes blondes qui reviennent de camp en sont atteintes (un peu comme les poux qui se propagent de tignasse en tignasse au fil des jours dudit camp).
Ses symptômes varient d’un individu à l’autre, mais de manière globale, on reconnaît le blues post-camp à la voix enrouée d’avoir trop crié pour encourager ses copains lors des Jeux Olympiques, ou d’avoir chanté trop fort le chant du rassemblement, ou encore la chanson mélodieuse qui commence par « On a faim, les cuistots sont radins… ».
Outre la voix cassée, on distingue aussi parmi les symptômes un état légèrement schizophrénique, entre crises de larmes « parce que mes chefs me manquent trooooop » et visage super enjoué au moment de raconter la journée crado qui était vraiment trop méga géniale. Suivie à nouveau d’un grand moment de blanc où l’individu se perd dans ses pensées et dans ses souvenirs.
Notons également un état léthargique assez avancé, qui se manifeste par de multiples heures de sommeil à récupérer. Un état qui s’aggrave au plus le sujet est âgé, par ailleurs. Chez ma Prem’s, c’est encore assez compliqué à détecter comme symptôme.
Enfin, le sujet en blues post-camp est aussi constamment en recherche de contact avec des congénères atteints de la même maladie. Ensemble, ils sont capables de se remémorer pendant des heures tout ce qu’ils ont vécu lors du camp, et passent allègrement du rire aux larmes, alors que les personnes saines et non atteintes autour d’eux n’y comprennent que dalle.
Le blues post-camp est une maladie éphémère, heureusement. A l’heure actuelle, aucun remède efficace n’a été identifié (bien que les soirées Ober ou Ducasse du quartier soient fortement conseillées, mais ce n’est valable que pour la population de mon village bien-aimé, et à partir d’un certain âge hein. 🙂 Faut pas déconner non plus). Seul le temps peut aider à guérir cette maladie typiquement estivale.
Quoi qu’il en soit, avec PapaGirls, on respecte le blues post-camp de la Prem’s et on se surprend même à l’envier un peu… Bien qu’éphémère, ce sentiment peut être fort et compliqué à gérer. Mais il est aussi et surtout la preuve qu’un camp dans les mouvements de jeunesse, que l’on soit grand ou petit, c‘est une expérience si intense et riche qu’on n’en sort jamais tout à fait indemne.
Spéciale dédicace à tous les enfants des unités guide et scout de ma Cité Divine, à leurs animateurs géniaux et à leurs parents à qui je souhaite bon courage en ce 31 juillet ! 🙂